Nous allons désormais envisager les effets bénéfiques d’une spécialisation internationale selon les avantages comparatifs, en comparant les situations de Greta, de Carlos et du monde (qui, rappelez-vous, ne comporte que deux îles) en autarcie et après la spécialisation et l’échange.
La spécialisation en fonction des avantages comparatifs présente un premier intérêt majeur : l’allocation des ressources (la manière dont Greta et Carlos utilisent leurs facteurs de production, travail, capital et terres) est optimale puisque chacun s’est spécialisé dans la production dans laquelle il était relativement le plus productif. Par conséquent, la productivité s’accroît, ainsi que la production : il y a croissance économique sur chacune des deux îles, ainsi qu’au niveau mondial.
À la suite de cette augmentation de la production, Greta décide de conserver la moitié de son surplus, soit une tonne de pommes : elle envisage ainsi de développer un élevage porcin (les cochons sont friands de ces fruits). Le reste de son surplus, soit une tonne de pommes, sera exporté sur l’île du Bonheur. Quant à Carlos, il conserve également la moitié de son surplus, soit une tonne de blé, afin de mettre en place une activité de minoterie (production de farine). Le reste de son surplus, soit une tonne de blé, sera exporté sur l’île des Délices. Vous découvrirez dans la Section 2.4 que chacun se procure ainsi davantage que s’il avait lui-même tout produit.
Finalement, la spécialisation selon les avantages comparatifs permet la hausse de la productivité et de la production (croissance économique) : chaque agent économique spécialisé dispose d’une quantité au moins aussi importante pour sa propre consommation (Greta a ainsi conservé pour son propre usage une tonne de pommes et Carlos une tonne de blé) et peut exporter le surplus pour se procurer le produit dont il a abandonné la production.
Les agents économiques qui se spécialisent et échangent produisent et consomment plus de biens et services que s’ils tentaient d’être autosuffisants : ils réalisent ainsi un gain à l’échange. Ces gains apparaissent pour l’ensemble des producteurs ou pays échangistes : le commerce international est donc un jeu à somme positive.
Dans l’exemple précédent, sans vous en douter, vous avez découvert deux théories : celle d’Adam Smith (1723–1790) relative aux avantages absolus et celle de David Ricardo (1772–1823) concernant les avantages comparatifs. L’œuvre la plus importante de Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt (publiée en 1817), a défini le principe des avantages comparatifs selon lequel deux pays pourraient échanger de façon mutuellement avantageuse, même si dans l’absolu l’un des deux est meilleur dans la production de tous les biens.²
2 David Ricardo, On The Principles of Political Economy and Taxation, London : John Murray, 1817.
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